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Pourquoi les anciennes statues Grecques ont-elles de petits pénis ?

19 June, 2022
Les anciennes statues Grecques sont toutes affublées de pénis qui font rire par leur taille; les gens d'alors avaient-ils vraiment de plus petits sexes ?

Les anciens Grecs fétichisaient le corps masculin au travers de sculptures qui représentaient des hommes puissants, illustres, avec des corps colossaux et des muscles tendus et secs. Ces personnages apparaissent de temps à autre partiellement vêtus, mais la plupart du temps, ils sont nus.

 

Pour l’œil contemporain, ils ont des corps idéaux, à part pour un petit détail. Ils ont de petits, voir de très petits pénis, comparé au reste de l’Humanité, qui sont la plupart du temps flasques.

 

Beaucoup d’amoureux de l’art contemporain et d’historiens ont été frappés par la petitesse des phallus dont sont affublés les sculptures des dieux, des empereurs et autres élites et héros de la Grèce antique – de Zeus aux athlètes célèbres. Ces petits membres semblent dépareiller avec les corps massifs et l’envergure des personnalités qu’ils affublent.

 

Pourquoi les anciens Grecs représentaient-ils le sexe de petite taille ?

Remontez à l’époque de la Grèce antique, aux alentours de 400 avant J.-C. Vous vous apercevrez que les gros sexes en érection n’était pas considéré comme désirables, pas plus qu’ils n’étaient un signe de puissance ou de force. Dans sa pièce, « Les Nuées » (419-423 avant J.-C.), l’écrivain Aristophanes résume les traits idéaux de ses homologues masculins : « Une poitrine forte, une peau brillante, de larges épaules, une petite langue, de fortes fesses et une petite bite. »

 

L’historien Paul Chrystal à aussi conduit ses recherches autour de cet ancien idéal. « Le petit pénis était en accord avec l’idéal de beauté masculin » dit-il dans son livre « Au lit avec les anciens Grecs »(2016). « C‘était un signe de grande culture et un modèle de civilisation. »

 

Dans la Grèce antique, la plupart des attributs des grands hommes étaient représentés amples, fermes et brillants – pourquoi donc ce principe ne s’appliquait-il pas aux pénis ? Comme Lear et d’autres historiens le suggèrent, une partie de la réponse se trouve dans la manière dont était représenté le phallus des hommes de moindre envergure.

Le phallus des hommes moins admirables

Les satyres, lubriques et dépravés, étaient représentés avec de gros sexes en érection, la plupart du temps allant jusqu’au milieu de leurs poitrines. D’après la mythologie, ces créatures étaient moitié homme, moitié animal et manquaient totalement d’inhibitions – une caractéristique vilipendée par la haute société grecque.

 

« Les gros pénis étaient vulgaires, et en dehors des normes culturelles, quelque chose qui était le signe ostentatoire des barbares », dit Chrystal. De fait, on voit dessiné sur les amphores et les fresques des satyres qui se saoulent et se font plaisir sans retenue.

 

Dans la comédie grecque, le fou a de grosses parties génitales - « Le signe de la stupidité, relevant plus de l’animal que de l’homme. »

Les représentations artistiques des Égyptiens également, eux qui sont restés longtemps les ennemis de la société grecque.

 

De ce point de vue, les satyres, les fous et les ennemis servent d’antithèse au modèle mâle du héros ou du dieu, honoré pour sa maitrise de soi et son intelligence — entre autres qualités supposant de la retenue, comme la loyauté et la prudence (Phronesis dans la Grèce antique). Si de larges phallus représentent les appétits gloutons, alors, la conclusion veut que le petit pénis, flasque, soit le signe du contrôle de soi.

 

Si aujourd’hui être « bien monté » est souvent associé avec la puissance et la faculté à mener les hommes, à être un mâle alpha, « le pénis n’a jamais été un signe de virilité dans la Grèce antique. La virilité de l’homme se mesurait à son intellect, à sa capacité à se responsabiliser comme père, à prolonger la lignée familiale et au Oikos (unité de la famille dans la demeure), ainsi que sa capacité à soutenir le polis (la cité, la ville-état). »

 

Il ne fait pas de doute qu’à travers toute la Grèce antique, la représentation du phallus dans toutes ses tailles était symbolique. C’est aussi pour cela que les artistes représentaient les hommes nus, quand bien même le personnage ou l’histoire contée ne le justifiait pas réellement : ils utilisaient le pénis comme une jauge du caractère ; cela signifiait quelque chose.

 

À l’époque, la représentation du pénis indiquait si l’homme était, ou pas, extraordinaire.

 

Bien que le symbolisme culturel ait un sens, de nos jours modifié, rien n’a pourtant changé : le sexe de l’homme représente toujours une parabole de sa capacité à dominer.

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